Comment faire sans punition?

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Nous avons déjà vu, POURQUOI faire sans punition. Voyons maintenant COMMENT faire sans punition.

Pour cela, nous allons devoir rendre son pouvoir à l’enfant. L’aider à développer son référentiel interne, à devenir acteur en le responsabilisant. Le but n’est plus de le soumettre mais d’obtenir sa COOPÉRATION. On parle alors d’AUTODISCIPLINE. 

 

1.DÉCOUVRIR LE BESOIN DE L’ENFANT:

L’enfant qui a un comportement que l’on juge inapproprié nous dit quelque chose. Les enfants se battent pour leurs besoins et non contre nous. Ils ont cette capacité de vouloir très fort les choses et de chercher à se faire entendre pour les assouvir. Ils attirent alors notre attention.

Ce serait bien plus simple s’ils venaient nous dire clairement les choses, mais ce n’est déjà pas simple pour nous adultes par moment de verbaliser clairement nos besoins, alors mettons nous 2 secondes à leur place! Se pencher sur cette demande va permettre de l’aider à se sentir mieux en allant combler son besoin et donc à faire cesser le comportement.

Les besoins primaires sont à explorer en premier: dormir, manger, boire, et le besoin de lien. Ensuite les besoins d’appartenance, d’importance, de coopération et d’autonomie sont capitaux. L’enfant a besoin de participer et de sentir qu’il compte. Les enfants ont besoin que l’on ait besoin d’eux.

« Le comportement est intimement lié au contexte social, à la vision que l’enfant se construit du monde qui l’entoure, des autres et de lui-même. » Adler.

« Les enfants perçoivent bien mais interprètent mal ». Dreikrus

 

2. LUI OFFRIR DES CHOIX:

Plutôt que de pointer du doigt ce qui n’est pas possible, proposer une alternative qui nous convienne, sans pour autant négliger le besoin de l’enfant, permet que chacun y trouve son compte. Le besoin va être assouvit par une action concrète. Et la flexibilité vient du fait que cette action concrète peut être modifiable. Par exemple, « Tu souhaites ranger le jeu seul ou que je t’aide? » En offrant des choix, nous responsabilisons l’enfant qui, en se sentant valorisé, aura envie de bien faire.

 

3. PRÉVENIR ET ANTICIPER:

En tant qu’adulte, nous avons aussi des besoins et anticiper nos demandes est une aide précieuse. Lorsque nous avons besoin de la coopération de nos enfants, expliquer en amont nos attentes de façon claire les aident à se comporter de façon appropriée.

Cela étant, il est utile d’expliquer la raison de nos demandes afin de ne pas rentrer dans un jeu de manipulation et de lui dicter son comportement. Dire ce qu’on attend, sans être dans la prise de pouvoir et l’exigence.

C’est parce que l’enfant comprend le pourquoi qu’il agira en conséquence. En sollicitant sa coopération, nous renforçons son estime de lui et son sentiment d’appartenance.

 

4. MODIFIER L’ENVIRONNEMENT:

Adapter l’environnement et les stimulations à l’enfant permet de répondre au mieux à ses besoins de base. Retirer ce qui n’est pas adapté à l’enfant par exemple et ce que l’on ne le souhaite pas qu’il touche. Créer un environnement sécurisant et stimulant.

En développant ainsi leur autonomie, ils sont acteurs, et cela les responsabilise.

« L’enfant qui se sent bien, fait bien. » 

 

5. LE MESSAGE « JE »:

Il s’agit d’une formulation sans jugement ni reproche. Nous parlons de notre ressenti d’adulte face à telle ou telle situation. Nous intégrons le fait que le problème nous appartient. Et que les comportements inappropriés de nos enfants sont surtout une atteinte à nos besoins d’adulte.

« JE suis frustrée de voir tous les jouets à nouveau sortis ».  « JE ne peux pas parler quand il y a autant de bruit autour. »

Le message « JE » laisse à l’enfant la responsabilité de modifier son comportement. A l’inverse, le message « TU » place l’enfant sur la défensive et le pousse à résister, ce qui diminue son estime de lui. « TU es méchant », « TU me rends folle ».

En incitant au respect mutuel, le message JE met sur un pied d’égalité. Nous avons des sentiments et nous faisons appel à l’empathie de l’enfant pour les prendre en compte tout comme nous le prenons en compte.

Attention à ne pas basculer dans du chantage affectif. Les enfants ne sont pas responsables de nos émotions. Les phrases qui manipulent n’aident pas l’enfant à se sentir bien!

Il est impératif d’avoir confiance en l’enfant et de se rappeler que tous les enfants ont envie de bien faire et que si ce n’est pas le cas,

« Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé » Adler.

Je vous renvoie à l’article sur les encouragements pour comprendre en quoi cela est nécessaire de se sentir bien pour bien faire:  https://mamanbienveillante.fr/2016/11/lencouragement/

 

6. LES ECOUTEZ:

L’enfant va nous prendre en compte, mais ce faisant, il peut ressentir aussi des émotions. Lorsque l’enfant réalise ce que le parent ressent, cela peut le bouleverser. Il n’est pas toujours simple d’accepter la responsabilité de nos actions. Et c’est donc à ce moment là que notre enfant a le plus besoin de nous.

En reconnaissant leurs sentiments, nous les incitons à modifier d’eux mêmes leur comportement. Puisqu’ils nous lancent des appels au secours, une fois entendus, ils peuvent reprendre le cours normal de leur vie.

En étant empathiques avec eux, nous développons leur empathie. En les écoutant, nous leur offrons la possibilité de nous écouter en retour. Chacun apprend à prendre en compte l’autre, avec respect. Et ce respect mutuel est la base d’une relation harmonieuse.

 

7. SOLUTION GAGNANT-GAGNANT:

Nos besoins ne sont pas supérieurs à ceux de l’enfant. Nous pouvons arriver à trouver un compromis qui convienne à tout le monde. Qui prenne en compte les besoins de chacun. Quand rien n’a fonctionné à chaud, jusque là, et qu’une situation se répète, discuter à froid et à distance du problème permet de résoudre le conflit.

Nous pouvons chercher une solution ensemble, en 4 étapes:

  1.  Définir le problème
  2. Énumérez les solutions: chacun note toutes celles qu’ils imaginent, sans jugement.
  3. Evaluer les solutions: chacun explique son avis et raye celles qui ne lui conviennent pas du tout ou les adaptent.
  4. Choisir ensemble ce qui est acceptable pour les 2. Opter pour la solution qui nous convient le mieux. Et se mettre d’accord pour l’appliquer ensemble.

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On chemine ensemble.

Stéphanie Saincy.

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