Pendant longtemps et encore souvent aujourd’hui, avoir une bonne éducation, c’était rester dans le rang, ne pas faire de vague. Apprendre à ne pas se mettre en colère quand ça bouillonne en nous, dire oui quand on pense non, faire par devoir, ce qu’il faut, ce qu’on doit, être raisonnable.
Dès que l’on pense un peu à soi, entendez quand on pense à soi avant les autres, nous sommes vite catalogués égoïstes.
Nous sommes dans une société qui fait passer l’autre avant soi. Est ce normal? Est ce souhaitable? Comment donner de l’amour à l’autre si nous n’en avons pas vraiment pour nous? Comment donner sans attendre un retour dans ce cas? Comment donner sans rancoeur? Comment donner gratuitement?
« Ce n’est pas bien de s’occuper de soi, il faut s’occuper des autres » est une formule encore bien ancrée. Comment vivre en donnant à l’autre ce qui nous manque? Est ce cela que nous souhaitons montrer à nos enfants? Nous pouvons donner un peu, un temps quelque chose que nous n’avons pas, peut être, sûrement même puisque nous le faisons tous. Et puis ensuite, nous explosons. La colère, la fatigue, la peur, la frustration nous submerge et la violence arrive, verbale et/ou physique.
Nous sommes depuis si longtemps conditionnés à penser à l’autre avant nous, je suis conditionnée à penser à l’autre avant moi, que nous nous enfermons, nous verrouillons toutes les portes pour ne plus laisser la place à nos envies. Nous nous étouffons pour soi disant rendre l’autre heureux. Quelle responsabilité, quel poids nous faisons porter à l’autre en pensant que notre bonheur dépend de lui? Nous nous enfermons dans des croyances erronées au nom de la vie en collectivité.
Vivre avec l’autre ne veut en aucun cas dire vivre pour l’autre, vivre à travers l’autre, ne plus vivre.
Le bonheur d’être ensemble résulte du fait que chacun a sa place et l’accepte. Qu’il la prend pleinement. Qu’il accepte qui il est. Le bon et le moins bon.
Les conflits avec nos enfants viennent du fait qu’ils sont en contact avec leurs émotions alors que nous refoulons les nôtres. Plus nous refoulons notre colère et plus la leur nous dérange. Plus nous refoulons notre tristesse et plus la leur nous dérange, tout comme leur peur et leur joie. Être adulte, c’est se mentir et mentir à l’autre?
Les enfants ont besoin de modèles, non pas de modèles parfaits. Mais de modèles vivants, les émotions qui les traversent sont fortes, plutôt que nos mots, ce sera notre façon de traverser les nôtres qui les aideront à traverser les leurs. Reconnaître les nôtres et leurs montrer, afin qu’ils ne se sentent pas seuls.
C’est en gérant nos conflits intérieurs que nous saurons avancer et nous libérer, pas en les occultant.
La colère est une émotion qui fait peur et qui dérange car trop longtemps étouffée elle sort violemment. Mais la colère est une émotion à notre service. Elle nous indique ce qui est bon ou pas pour nous, si nous écoutons ses premiers signes et que nous agissons en fonction, elle nous protège, elle nous permet d’avancer vers nous et donc avec l’autre, vers l’autre.
Les non dits nous pourrissent la vie, avec les autres et aussi avec nous même. Trouvons le courage de nous avouer nos besoins et l’énergie de les assouvir.
Pour nous et pour une relation sereine avec l’autre ensuite. Sortons de cette éducation sans vague, acceptons que la vie est un flot continue avec les remous nécessaires pour avancer et non un plan d’eau immobile et vaseux..
Pour accepter leurs émotions, écoutons les nôtres!
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Stéphanie Saincy.