La p’tite dernière.

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Inconsciemment j’ai placé Melle 3 ans en situation de dépendance à moi. Inconsciemment je l’ai empêchée de grandir. Et plus je faisais à sa place et plus sa frustration grandissait.

Quand elle me criait « c’est moi », j’arrêtais mais mon premier réflexe était de faire à sa place. Par fatigue, par facilité, pour aller plus vite, je me disais.

J’ai passé pourtant un temps infini à permettre cette autonomie à mon aînée. À la laisser explorer, ma plus grande fierté était justement de la laisser faire seule. Je passais des heures à la regarder, époustouflée par ses capacités et son envie d’apprendre. Je pensais naïvement que la suite logique serait de faire pareil avec ma deuxième. Et puis, c’est ma petite dernière, et puis il y a eu la noyade et puis j’ai réalisé qu’au delà de ça, je la couvais plus. Pourquoi ? Aller savoir, je pourrais me dire que c’est cela a commencé avec le décollement de placenta au premier trimestre qui a engendré la peur de la perdre mais cela pourrait être bien d’autres choses encore. Peu importe d’ailleurs au final.

Ma petite dernière, je la couve un poil trop. Et elle me le rend bien. Beaucoup plus dans mes bras, dans mes pattes. Des je t’aime à n’en plus finir, des câlins, des caresses en permanence. Elle répond à ma demande en belle enfant qu’elle est. Elle sent que maman la garde près d’elle.

Et puis le déclic. La séance de kinésiologie qui vient attirer mon attention dessus. C’est ma petite dernière. Et c’est fou comme inconsciemment on les voit plus petits qu’ils ne le sont réellement. Pourtant je la vois en faire beaucoup en suivant sa grande sœur. Je vois qu’elle se dépasse encore plus par moment. Et je réalise aussi qu’au même âge, je laissais plus de liberté à Melle 6 ans. Qu’elle faisait plein d’autres choses en totale autonomie. Et bien sûr les enfants ne sont pas tous les mêmes et chacun son rythme. Mais là, c’est mon intention qui change.

Elle veut faire seule et je lui coupe parfois l’herbe sous le pied. Ce qui augmente grandement sa frustration. Ses tempêtes émotionnelles sont plus bruyantes. Elle me hurle quelque chose.

Et je l’ai enfin compris. Et comme je l’ai compris, elle a retrouvé son espace et moi plus d’apaisement. Elle fait seule et je la regarde avec délice. Je voulais aller plus vite même si je savais que je me trompais, je visais le court terme au lieu du long terme. La tête dans le guidon.

Ces piqûres de rappel font du bien. Parce que même si nous souhaitons le meilleur, même si nous savons toute la théorie, la pratique peut défaillir et c’est aussi ok comme ça. Elle est plus libre à présent et tout va bien.

Je me suis excusée et repositionnée et tout va bien.

Je pourrais culpabiliser de l’avoir freinée mais je décide d’être fière que chacune de nous trouve sa place. On apprend ensemble et c’est le chemin qui m’inspire le plus et que je trouve fabuleux.

Grandir ensemble est un cadeau merveilleux. Alors merci mon amour pour cette belle leçon.

Je t’aime.

Maman.

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