Le temps de pause.

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Que se passe-t-il dans nos cerveaux quand nous avons des émotions intenses?

Notre cerveau logique, cartésien, celui qui nous permet de prendre des décisions et d’analyser se déconnecte de notre cerveau émotionnel. Nous sommes donc en prise direct avec nos émotions. Elles sont vives, intenses, sans filtre, quelque soit l’âge!! Sans filtre.

C’est littéralement un pétage de plomb.

La partie avant de notre cerveau qui régule les émotions, le cortex préfrontal, n’est pas actif avant 6 ans.

A partir de 6 ans, il commence à maturer. Sa maturation finale se fait à 25 ans. Bref, on a le temps! Et cela ne veut pas dire, cher parent qui me lit, que nous, nous ne nous déconnectons jamais. Ce serait trop simple tu penses bien!

Nos enfants de moins de 6 ans ont des émotions intenses à cause de cette absence de filtre, mais quand nous sommes déconnectés de notre cerveau logique suite à une émotion forte (peur, colère, tristesse, joie aussi etc…) nous sommes sans filtre comme nos enfants.

A ce moment là, les connexions entre le cerveau logique et les émotions se perdent. Nous ne pouvons pas avoir du recul sur la situation dans l’immédiat.

Alors que faire? Oui, crier défoule, mais je sais que ce n’est pas ce que nous souhaitons au fond, ni avec nos enfants ni avec les adultes autour. Nous sommes des êtres sociaux et nous souhaitons être en lien. Et le mieux pour ça, c’est de communiquer. Mais au bon moment…

En discipline positive, nous proposons un temps de pause. Un temps pour revenir au calme.

Pour que le chapeau de la cocotte minute qui a valsé revienne à sa place, tranquillement, à son rythme. Pour que les connexions entre notre logique et nos émotions reviennent. Ceci est valable pour nous, comme pour les enfants!

Ce qui fonctionne bien, c’est comme toujours de servir d’exemple. En m’accordant un temps de pause quand je suis énervée, je leur montre l’exemple.

Créer un espace dédié à ce temps de pause fonctionne bien avec les jeunes enfants. A la maison, pendant un temps nous avions une tente dans le salon. Un endroit que nous avions construit ensemble. Elles avaient apporté des choses qui leur faisaient du bien. Doudou, tétines, coussins. Quand la pression montait trop, pour l’une de nous, nous proposions d’aller dans ce refuge. Pour se poser avant de parler. Pour laisser redescendre la pression avant de parler à froid. Si elles n’avaient pas envie d’y aller ( ce qui arrive car tout outil ne fonctionne pas 100% du temps, ce serait là aussi trop simple!) j’y allais moi, en leur proposant de m’accompagner ou seule. J’y allais aussi quand mon émotion était trop forte, pour montrer l’exemple. Bon jusqu’au jour où j’en ai eu marre de me retrouver voûtée sous cette tente. 🙂

Aujourd’hui, mon temps de pause est moins scénarisé. Je sors de l’espace, je vais dans la chambre, dans la cuisine dans la salle de bain. Bon parfois, elles me suivent hein… Et là je teste d’autres outils.. Je vous en reparlerai une prochaine fois!

La seule limite à ça, c’est la façon de l’amener. Le but n’est pas d’isoler l’enfant dans sa chambre. Même si chez nous mon aînée préfère d’elle même s’y retirer et nous appeler quand elle est mieux pour un câlin.

En isolant l’enfant petit dans sa chambre, sans que cela soit de son initiative, cela crée du stress et le stress augmente la déconnexion des 2 cerveaux, logique et émotionnel. C’est donc contre productif à long terme.

L’espace de temps de pause que nous faisons avec l’enfant, doit être vécu comme un espace de douceur, de ressourcement. Se faire du bien avant de chercher une solution. « Un enfant fait mieux lorsqu’il se sent mieux » et c’est aussi valable pour nous! Aidez l’enfant à se poser, ou nous poser nous, permet aussi de ne pas envenimer la situation.

Avec les neurones miroirs, si l’un des nous est énervé, c’est rapidement contagieux à l’autre. D’où la nécessité de se poser!

Retenez que décider avec sa logique est impossible à chaud. Prendre le temps de redescendre pour avoir une discussion calme et centrée sur les solutions est la seule option constructive pour vos relations.

Maintenant c’est à vous de jouer 😉

Je vous remets en lien une vidéo très parlante, pour vous ou vos enfants pour comprendre ce qui se passe quand le cerveau se déconnecte: https://mamanbienveillante.fr/2016/12/expliquer-les-emotions-et-le-cerveau-aux-enfants/

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On chemine ensemble.

Stéphanie Saincy

pause, calme, détente, émotion, gestion des émotions, discipline positive, bienveillance, neurosciences, cerveau

1 COMMENTAIRE

  1. Merci Stéphanie pour cet article fort utile !!! Ce temps de pause est nécessaire pour transformer la tempête qui gronde en nous 🙂
    Je vais de ce pas regarder ta vidéo avec mes enfants !

    Mes idées sur la continuité du temps de pause : La respiration qui permet de faire une pause, d’oxygéner le cerveau et d ‘évacuer l’énervement avec l’expiration,..

    Si cela t’intéresse, j’ai aussi écrit mes astuces pour calmer le jeu sur mon blog 🙂
    A bientôt
    Sonia

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