« L’enfant intérieur, notre véritable moi oublié, est capable de dissimulation pour survivre. Il se retranche au plus profond de notre être et reste invisible si nos intentions ne sont pas mues par la volonté de le guérir et de le libérer. Il y a un enfant qui pleure dans le cœur de chaque adulte. Cet enfant est la mémoire de tout ce qui nous a blessé et qui n’a pas pu être exprimé. Il est le gardien d’une blessure fondamentale : le manque d’amour. Même les parents les plus aimants et les plus à l’écoute ne peuvent entièrement combler la demande d’amour de leur enfant. Ainsi a débuté notre quête insatiable de nourritures affectives. Nous avions besoin d’amour, de soin et de chaleur pour vivre mais nous avons perçu un manque d’amour à chaque fois que nous ne recevions pas exactement ce dont nous avions besoin. Notre enfant intérieur se languit de notre amour et nous interpelle : quel type d’être humain sommes-nous si nous restons incapables d’amour et de compassion pour l’être le plus vulnérable et le plus blessé en nous-mêmes. Notre enfant intérieur est une clef de guérison en nous invitant non pas à supprimer la souffrance mais à l’embrasser, c’est-à-dire la ressentir et la traverser pour enfin la transcender. Il y a aussi un enfant qui rit et joue dans le cœur de chaque adulte. Un jour, une femme nous demanda : « Pourquoi m’occuper de l’enfant que je ne suis plus ? Je suis adulte. Quel intérêt aurais-je à retourner en arrière? » Faire revivre l’enfant en soi est le moyen de réactiver un état plus authentique, plus aimant et plus créatif que nous avons tous un jour expérimenté. Il existe en chacun un enfant doué, créatif, plein de joie, de confiance et de spontanéité. En le contactant à nouveau, nous puisons dans notre génie naturel, nos incroyables ressources intérieures. Triste et blessé ou joyeux et créatif, ces deux visages appartiennent au même enfant, l’enfant intérieur qui nous appelle à une formidable réconciliation. »
« L’être humain ne peut pas guérir ce qu’il ne ressent pas. Cela implique d’éprouver le chagrin de notre enfant intérieur, sa souffrance légitime oubliée depuis longtemps, non pas pour s’y complaire mais pour le libérer. L’extériorisation de nos sentiments refoulés nous permet de prendre le parti de notre enfant intérieur et de reconnaître que son ressenti est digne de respect. L’un des meilleurs exemples est celui de la colère. »
« Tant que nous n’assumons pas la juste colère de notre enfant intérieur, nous la retournons contre nous-mêmes ou nous la dirigeons contre d’autres personnes dans des situations inappropriées. »
« Enfants, certains de nos besoins n’ont pas été entendus, ni comblés laissant un sentiment de manque qui, à l’âge adulte, peut se transformer en vide insupportable. Les compulsions (nourriture, cigarette, télévision, Internet…) témoignent de notre incapacité à contacter nos besoins inassouvis. C’est par une présence attentive à soi et à son enfant intérieur que nous pouvons répondre à nos besoins essentiels. Ce sont souvent des actes simples de la vie quotidienne (prendre un bon bain, jouer avec un animal, se promener, se faire masser…) qui, par la réelle attention que nous nous portons, font que notre enfant intérieur se sent enfin écouté et reconnu. Enfants, nous avons aussi subi des interdictions injustes. Notre enfant intérieur attend que nous lui accordions de nouvelles autorisations. Alors assumons maintenant le rôle guérisseur de bon parent pour soi. Se donner de nouvelles autorisations de vie est l’une des clefs de la réconciliation, c’est recréer un contact clair et sain avec soi où l’amour n’est plus conditionnel. »
« L’enfant intérieur connaît les solutions à court terme : il sait crier, pleurer et exiger de l’attention ou au contraire devenir passif, se recroqueviller sur lui-même et attendre, les bras ballants, que l’on vienne à son secours.
Si les secours n’arrivent pas, c’est le désespoir. L’enfant intérieur, qu’il réagisse trop ou pas assez, sait qu’il n’a pas la maîtrise de ce qui va arriver. Un enfant intérieur en bonne santé a la certitude que l’on répondra tôt ou tard à ses besoins, et il est capable de patienter avant d’obtenir satisfaction; nombre d’entre nous, hélas, n’ont pas un enfant intérieur en bonne santé. »
« Nous parvenons en général assez bien à inhiber le côté négatif de l’enfant, capricieux et excessif, mais, ce faisant, nous inhibons aussi son côté positif, spontané, gai et joueur. De surcroît, notre enfant intérieur ne se laissera étouffer que momentanément. Il resurgira plus fort que jamais au moment où nous ne l’attendons pas, et se comportera souvent de façon choquante. C’est un peu comme s’il prenait sa revanche du fait que nous ne lui avons pas accordé l’attention dont il a besoin. C’est ainsi que la plupart d’entre nous font un éternel bras de fer avec leur enfant intérieur, sans comprendre cette évidence : l’enfant intérieur règne sans partage sur nos émotions tandis que nous nous acharnons à maîtriser notre pensée logique. Or nous savons bien, grâce à des expériences parfois cuisantes, que les émotions ont toujours le dernier mot sur la logique. L’enfant intérieur n’a de pouvoir que dans la mesure où sa véritable importance n’est pas reconnue, c’est-à-dire où nous ne tenons pas compte de nos souffrances : c’est là le secret de l’enfant intérieur. »
« Je dois commencer par en admettre l’existence ; ensuite, reconnaître qu’il souffre, même si je ne comprends pas toutes ses souffrances. Il faut que je me souvienne de ce que je ressens un enfant quand il est plongé dans la douleur. Il faut que je permette à mon enfant intérieur de se mettre en colère contre moi. Il faut aussi que je sache que ma personnalité ne se limite pas à celle de mon enfant intérieur, et que je suis le seul à pouvoir m’occuper de cet enfant.«
« Avant de pouvoir faire quoi que ce soit pour cet enfant, il faut le connaître le mieux possible. La prochaine fois que vous réagirez de façon disproportionnée à un événement quelconque ou que vous vous sentirez impuissant ou dépassé par une situation donnée, ce sera le signal ; l’enfant intérieur essaie d’entrer en communication. Il tente d’attirer votre attention en se servant d’émotions violentes. »
« Ne vous mettez pas en colère contre vous-même (c’est-à-dire contre votre enfant intérieur) quand vous éprouvez ces sentiments incontrôlables. Votre colère ne peut qu’ajouter aux souffrances de l’enfant intérieur, et c’est précisément à la souffrance qu’il réagit si fort. »
« Reconnaissez alors que votre enfant intérieur souffre, même si vous ne comprenez pas toutes ses souffrances. Votre enfant intérieur est furieux, triste, effrayé ou tout cela à la fois, et beaucoup de ses sentiments sont dirigés contre vous. L’enfant sait que vous êtes la seule personne à même de l’aider, il est triste et furieux que vous persistiez à l’ignorer. Il est terrifié à l’idée que vous ne viendrez jamais à son secours, que vous ne l’aimerez jamais de la façon dont in en ressent le besoin. Souvenez-vous du fait que votre enfant intérieur n’est qu’un petit enfant dépourvu des compétences et ressources que vous avez acquises ; et ce petit enfant porte des souffrances bien trop lourdes pour son âge. »
Je suis désolée, impossible de retrouver le livre dont sont extrait ces passages. Mea culpa..
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On chemine ensemble.
Stéphanie Saincy.