Cette vérité que l’on entend partout me hérisse le poils.
« Ils ne viennent nous voir que quand ils ont besoin de nous ». « Quand tout va bien c’est comme si je n’existais pas. » « Jamais un merci. »
Les enfants doivent ils nous rendre l’amour qu’on leur donne?
Attendre un retour pour ce que l’on donne est un non sens pour moi. Les enfants sont des êtres complètement dépendants de nous, que nous avons choisis de faire venir dans ce monde.
La parentalité est prenante, le quotidien et l’intendance ainsi que nos remises en questions aussi. Nos enfants ont besoin de nous, s’en occuper est fatiguant certes, nous sommes en adaptation constante.
Nous sommes là pour combler leurs besoins, l’inverse n’est pas vrai.
Les enfants n’ont pas à être LA SEULE source de notre bonheur. Chaque adulte est responsable de lui même. Le bonheur commence quand on intègre cette donnée. (Ce qui est aussi valable dans le couple et dans les relations en général d’ailleurs!) Nous sommes responsables de nous.
Cela n’enlève pas la difficulté d’élever des enfants mais cela change la donne. Donner pour leur bien peut être épuisant, donner en attendant un retour leur fait porter un poids trop lourd. La façon dont nous organisons nos vies et dont nous gérons le quotidien est notre responsabilité. Je suis heureuse de voir mes filles épanouies et sereines. Oui, je suis fière et les voir heureuses participe à mon bonheur, mais ça ne le résume pas en totalité. Quand elles n’atteignent pas tel ou tel objectif qu’elles s’étaient fixées, mon bonheur est toujours là. Elles ne sont pas responsables de mes émotions, personne ne l’est, excepté MOI.
Je peux accueillir qui elles sont si je respecte qui je suis.
Leur seule responsabilité est d’être bien avec elle-même, de se rendre heureuse (et c’est énorme!) Et certainement pas de me rendre heureuse.
Quand on parle d’ingratitude, cela signifie que ce que l’on donne à l’enfant est en attente du retour. Qu’on donne pour recevoir et non pour le plaisir de donner.
Les enfants vivent pour eux et non pour nous. Ils ont tout compris. Ils n’ignorent pas l’autre puisque les neurosciences prouvent qu’ils sont sociaux et empathiques dès le départ. Ils pensent à leur bonheur, à leur plaisir, sans pour autant écraser l’autre. Ils savent ce qui est bon pour eux et s’y atèlent.
Parler d’ingratitude signifie que l’adulte ne sait pas satisfaire son besoin seul, qu’il ne sait pas atteindre son bonheur seul et qu’il donne la responsabilité de son bonheur à l’autre. Donner ce pouvoir à l’autre laisse la possibilité que ce bonheur nous soit retiré. Être acteur de son bonheur, au contraire, nous donne le pouvoir sur nous. En prenant ce pouvoir sur nous, en réalisant que notre bonheur dépend de nous, de nos choix, nos attentes envers les autres et nos enfants diminuent. Nous cessons les luttes de pouvoir. Nous replaçons chacun à sa place. Nous respectons l’autre et nous pouvons mieux vivre ensemble.
Il est particulièrement difficile d’être disponible pour eux lorsque nous ne sommes pas disponibles pour nous.
Doivent-ils cependant combler nos attentes? Cette responsabilité est bien trop lourde pour leurs épaules. Pourquoi devraient-ils nous porter ? Ils ne sont pas des distributeurs d’amour propre. À nous de trouver cet amour propre en nous.
Alors oui, ce chemin est parfois long, houleux, douloureux, suivant nos schémas et nos blessures. Retenir que les blessures cicatrisent, qu’un schéma se modifie m’aide au quotidien.
La bienveillance, comme j’aime le répéter, commence par soi.
Pour que les enfants ne se débattent pas avec nos frustrations et nos attentes, apprenons à nous regarder pour, en allégeant leurs épaules, nous harmonisions nos rapports, et nous puissions vivre ensemble, chacun heureux d’être là.
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Stéphanie Saincy