Les étiquettes qui nous collent à la peau.

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grincheuxn3Ces étiquettes qui nous enferment. Pourquoi sont elles nocives et comment les éviter?

Coller une étiquette, même anodine, timide, chouineur, maladroit, c’est rapide à dire, par contre à enlever beaucoup moins. Nous allons voir comment elles nous conditionnent ensuite et deviennent donc autoréalisatrices.

 

Une étiquette, c’est quoi? C’est ce petit mot anodin, spontané, maladroit, souvent répétitif qui revient quand on parle de nos enfants. Il EST timide, chétif, paresseux, nul… Ces petits mots que l’on dit, l’air de rien, que l’enfant soit là ou pas.

Parler devant eux, d’eux, comme s’ils n’étaient pas là, ça ne nous viendrait pas à l’idée avec un adulte. Pourquoi le faire pour eux? Quand nous parlons d’eux, les enfants qui nous placent en haute estime, ne peuvent que croire ce que l’on dit d’eux. Par amour pour nous, ils vont finir par être ce que nous disons qu’ils sont. Ainsi une maladresse devient un caractère maladroit. Il ne s’agit plus d’un acte maladroit, mais de l’enfant qui est maladroit. Nous utilisons le verbe ETRE et nous définissons son identité autour de ça. L’enfant par loyauté, va faire ce qu’il croit que nous attendons de lui. Nous figeons alors son comportement dans le temps. Pointer du doigt ce qui « ne va pas » selon nous, n’a jamais aidé personne a progressé et aurait même tendance à être décourageant!

Est ce moins « grave » de parler de lui en son absence? Pas vraiment au final. Les enfants sont sensibles au langage non verbal et parler de lui en disant à autrui qu’il est chouineur, ça revient donc à le penser et cela va entraîner une attitude chez nous qui trahira ce que nous pensons de lui. Vous savez ce petit soupir d’exaspération, les yeux aux ciel par exemple 😉

 

Ce qui est a modifier chez nous, c’est donc notre langage et aussi notre vision de l’autre et de l’enfant en particulier:

  • Observer plutôt que juger hâtivement, comme si un comportement définissait la personne dans sa globalité.
  • Appuyer sur les forces de l’enfant, et se souvenir qu’il est en changement permanent, et en apprentissage. Lui parler de ses succès et de ses efforts et progrès. Souligner quand il change de comportement pour donner tort à cette étiquette qu’il avait.
  • Parler des faits et non de la personne. « Oh tu t’es senti intimidé par tout ce bruit je crois », plutôt que  » tu fais ton timide ». Ressentir et sentir et non ETRE. NOUS NE SOMMES PAS NOTRE ÉMOTION NI NOTRE ACTION. « Wahou, c’est ingénieux comme solution », plutôt que « tu es ingénieux ».
  • Soignez nos actes: faire à la place de l’enfant qu’on étiquette « d’incapable », ne l’aidera pas à se défaire de cette étiquette par exemple.
  • Évitez de généraliser: les TOUJOURS, JAMAIS, TOUT LE TEMPS, sont un poison pour le changement.
  • Etre leur meilleur exemple. Lui proposer les solutions qui fonctionnent pour nous. « Pour ne pas faire tomber les verres, je les porte à 2 mains. » ou bien « Pour penser à mon rendez vous, je le note sur le frigo ».

 

Il n’existe pas que des étiquettes négatives, les positives sont tout aussi enfermantes. Elles limitent l’enfant à une partie de ce qui le définit. Tu es belle/beau, tu es gentil/gentille, tu es intelligent/te. L’enfant pourra se trouver prisonnier tout autant et ne pas s’accorder le droit d’être imparfait, d’exprimer ses désaccords, il pourra même se sacrifier pour faire plaisir, pour coller à l’image que l’on a de lui.

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On chemine ensemble.

Stéphanie Saincy.

2 Commentaires

  1. Bonsoir ! Je viens découvrir votre site et il est très riche ! J’ai pris du plaisir à lire plusieurs articles et à me questionner. Je suis d’accord avec vous sur le fait que les étiquettes positives sont tout aussi enfermantes mais ne comment ne pas dire à son enfant qu’il est beau ou gentil par exemple ? Pensez-vous qu’il est plus « juste » de dire « je te trouve gentil » ?
    Merci pour votre réflexion

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