L’hygiène naturelle infantile, mon débat intérieur et ma réponse.

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Je souhaitais parler de ce sujet car, au cas où vous ne l’auriez pas compris, ma fille est en « réapprentissage » de la propreté.
Je dis bien réapprentissage, et non apprentissage, car, de part mon expérience avec elle et le recul que j’ai ENFIN réussit à en avoir, il s’agit bien de réapprendre quelque chose d’oublier à cause des couches. C’est aussi grâce au super livre dont je vous ai déjà parlé, « Sans couches, c’est la liberté » que j’ai réalisé que nos croyances en terme d’hygiène sont erronées.
J’avais entendu ce qu’elle disait dans son livre, j’avais, me semblait-il, compris la nécessité d’écouter les signaux de son enfant afin de créer, là encore, une harmonie, une communication avant même que les mots ne soient prononcés, un échange, une implication encore plus profonde des parents dans la vie de leur enfant, jusqu’à écouter son besoin d’éliminer, et ce, même à la naissance. Je trouvais cela génial mais je me heurtais aux complications matérielles. Alors que j’ai lu ce livre lorsque ma fille n’avait que 5 mois, je ne me suis pas sentie le courage le commencer.
J’ai d’abord voulu croire que c’était juste l’organisation qui me faisait peur, comment faire alors que je ne suis pas la seule à la garder? Comment demander à ses grands-parents d’être aussi attentif que je pourrais l’être? Et puis surtout, est ce que j’en serais capable? Oui, surtout ça, EST CE QUE J’EN SERAIS CAPABLE? Et c’est marrant car en fait, je crois que quel que soit son âge, je me serais posé cette question. J’ai perdu de vue qu’en fait, ce n’était pas de moi dont il s’agissait mais de nous. Ma petite princesse n’a quasiment plus de « loupés » et pourtant, j’ai bien failli arrêter mille fois depuis ses 2mois et demi. A force de me mettre trop de pression, de me dire qu’il fallait que ça marche, je lui demandais toutes les 2 min, si elle avait envie. Au lieu de rester détendue et en connexion discrète avec elle, en lui faisant confiance, en la respectant, je suis devenue intrusive et oppressante pour elle. Si bien que j’avais droit à beaucoup plus de ratés qu’elle n’en faisait avec les autres, et je perdais ce goût de nos journées passées ensemble, obnubilée par ce fameux pipi pot. J’ai enfin réussit à lâcher prise quand j’ai compris pourquoi je me sentais comme ça. J’avais une petite voix intérieure qui me répétait sans cesse « 18 mois c’est trop jeune pour aller sur le pot, franchement tu l’embêtes pour rien ». Et malgré toutes mes convictions les plus ancrées, malgré le fait que je sache que c’était encore une fois des idées reçues, malgré le fait que ma fille signifiait clairement qu’elle en avait marre de sa couche et qu’elle était plus heureuse cul nu, j’avais au fond de moi un doute. Aussi petit soit-il, il m’a suffi.
J’ai trouvé ma réponse, un soir, autour d’un verre dans l’acception d’une amie que je ne pensais pas « pour ». Et malgré le fait que certaines m’aient déjà répéter la même chose, le poids du doute l’emportait avant cette soirée-là. Je suis rentrée et j’ai relu ce passage du livre que je souhaiterais vous faire partager et que je souhaiterais crier haut et fort. J’ai beau essayer de me dire que je n’ai rien à prouver, si ce n’est à ma fille, certains sujets restent encore sensibles. Celui-ci en faisait partie.
Voilà un extrait du livre qui je trouve très parlant. Il explique pourquoi nous avons cette idée reçue sur l’âge de la propreté et pourquoi finalement ce n’est pas vrai…
« En 1932, le gouvernement américain a publié un guide intitulé Infant Care. Ce manuel disait aux mères de commencer l’apprentissage de la propreté dès la naissance, et de terminer vers 6 ou 8 mois. Les aspects de cet apprentissage étaient rudes et coercitifs, faits pour libérer la mère de ce qui était perçu comme des « tracas » de l’éducation d’un enfant plutôt que de l’aider à fortifier son lien avec son bébé. Dans ce manuel, les mères étaient encouragées à insérer un bâton de savon dans le rectum du bébé ou de stimuler son anus avec le bord froid d’un porte-savon pour provoquer le transit intestinal. Il était recommandé d’avoir des horaires stricts, les intestins devant être vidés « deux fois par jour, après le bain du matin et le bain du soir, en ne variant pas l’horaire de plus de 5 minutes. » Ces méthodes coercitives, et la découverte rétrospective des perturbations émotionnelles et des névroses qui en ont découlées, restent ancrées dans notre aversion culturelle collective d’un apprentissage de la propreté précoce. Malheureusement, et probablement parce qu’ils n’étaient pas conscients de l’existence d’autres modèles, ils ont fait une association hâtive entre « précoce » et dangereux et coercitif, et ne sont jamais allés aussi loin que l’hygiène naturelle du bébé.
En 1962, le pédiatre et écrivain bien connu T. Berry Brazelton a mis au point une nouvelle méthode d’apprentissage de la propreté. L’intention était bonne. Hélas, les conclusions disant que les bébés n’ont ni conscience ni contrôle de leur élimination et qu’ils ne peuvent rien communiquer avant de savoir parler sont totalement fausses.
Des dizaines d’années plus tard, avec de nombreuses preuves empiriques du contraire provenant du monde entier, ces listes de signes de maturité restent encore prédominantes dans presque tous les livres, articles ou sites web traitant de l’apprentissage de la propreté.
Il a considéré que les bébés n’étaient pas prêts physiquement à l’apprentissage de la propreté avant qu’ils puissent s’asseoir, marcher et parler de leur élimination et du pot. Il dit qu’ils doivent d’abord vouloir faire plaisir à leurs parents, imiter les adultes, et développer leur autonomie. Il déclare que bien que les bébés aient « un réflexe conditionné de contrôle local des sphincters » à 9 mois et qu’ils « coopèrent volontairement parfois vers 12 à 15 mois », les enfants ne sont vraiment prêts à commencer leur apprentissage au plus tôt vers 18 mois. »
ET POURTANT :
« Dans le contexte du monde non-industrialisé, particulièrement en Afrique et en Asie, ces paramètres deviennent absurdes. Ils ne tiennent tout simplement pas la route. Des millions de mères à travers le monde savent que leur bébé est « mûr » dès la naissance. Les preuves empiriques abondent, et existent depuis la nuit des temps. La plupart des mères et des bébés à travers le monde n’ont jamais entendu parler des « signes de maturité » ou du fait que les nourrissons ne peuvent connaître ou communiquer leurs besoins d’élimination. Les concepts occidentaux ne « collent » tout simplement pas.
Chaque culture, bien entendu, a ses particularités traditionnelles dans sa façon de répondre aux besoins d’élimination d’un bébé, et dans chaque culture, les individus ont leur propre approche et leur relation spécifique avec leurs bébés. Le point commun de toutes ces femmes est qu’elles ont grandi dans une culture où la norme était de ne pas porter de couches dès le plus jeune âge, où elles ont vu cela toute leur vie et où le bébé est considéré comme prêt à apprendre dès la naissance.
Ce que ces femmes ont aussi en commun, c’est un héritage culturel concernant l’accompagnement des enfants comprenant habituellement une grossesse active, un accouchement naturel, un allaitement long, le co-dodo et le portage du bébé. »

Je vous remet en lien, ce fameux livre!

https://www.amazon.fr/couches-libert%C3%A9-red%C3%A9couverte-lHygi%C3%A8ne-Naturelle/dp/2916032029

 

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On chemine ensemble.

Stéphanie Saincy.

2 Commentaires

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