Comment obtenir qu’ils adhèrent à nos demandes? Qu’ils soient ok pour participer? Qu’ils en soient contents même?
Et comme, plus on insiste, plus ils résistent, comment faire?
1.Se mettre sur un pied d’égalité:
Pour avoir envie de participer l’enfant a besoin de se sentir important. Rabaisser un enfant (ou un adulte) ne donne pas envie d’aider l’autre! Chacun a le droit au respect et à la dignité. Et se sentir inférieur n’aide pas à grandir.
« Dès lors qu’ils se sentent compris, les enfants sont plus enclins à écouter notre point de vue et à rechercher des solutions aux problèmes. »
Jane Nelsen.
2. La description:
Décrire le problème de façon la plus neutre possible permet de ne pas désigner de coupable. En ôtant la culpabilité des épaules de l’enfant, il peut se concentrer sur la recherche de solution. S’il est découragé devant son erreur, il aura plutôt envie de se cacher que d’aider à la réparation ou à aller dans l’intérêt commun.
Au lieu de « Je t’avais dit que jouer avec l’eau allait en mettre partout, c’est pas vrai d’être aussi gauche. » On dira: » Je vois de l’eau partout sur le carrelage. »
En décrivant et donnant des renseignements, l’enfant a en plus la possibilité de trouver seul ce qui doit être fait. Ce qui va le permettre de se sentir acteur et donc valorisé. Cela renforce son estime personnelle et son sentiment d’appartenance à la famille ou au groupe. Contribuer est vital pour lui, trouver sa solution est une victoire.
En discipline positive, nous appelons ça les questions de curiosité. « Il fait froid dehors que pourrais tu mettre pour avoir chaud? »
3. Moins de mots:
Souvent, à trop vouloir bien faire, nous en faisons trop. Sous prétexte d’expliquer le bien fondé de nos attentes, nous rabâchons et sermonnons nos enfants. Nos explications sont trop longues et ils ont tellement de choses plus intéressantes à faire 😉 Et vu le nombre d’attentes que nous avons, ils finissent par ne plus écouter! Écoutons 2 sec tous les ordres à la minute que l’on donne et toutes les explications qui se veulent aidantes. Trop c’est trop.
Au lieu de « mais je vais devoir le dire combien de fois que c’est l’heure de mettre le pyjama? Parce que là, c’est l’heure d’aller dormir et on ne peut pas dormir avec les vêtements qui ont traînés dehors dans le sable, la terre. Parce que tu comprends les microbes blablabla » (j’en rajoute à peine!) On dira: « Pyjama, s’il te plait ».
Apres tout est question de tonalité! Ce n’est pas pareil d’ordonner « PYJAMA!!!!!! » et de redire la consigne simplement « pyjama 😉 » J’espère que le ton est clair même par texte! Et comme c’est assez courant de répéter plusieurs fois une consigne, c’est moins lassant, moins fatiguant pour nous et moins usant pour lui de l’entendre de façon concise et claire.
Pour éviter de se répéter aussi de trop nombreuses fois, je vous invite à lire, ou relire cet article sur la connexion à l’enfant! https://mamanbienveillante.fr/2016/11/se-connecter-a-lenfant/
4. Parler des sentiments:
Entendre les émotions de l’enfant:
Quand nous avons besoin que l’enfant fasse quelque chose, nous ne devons pas nier les sentiments qui accompagnent cette demande. Il a le droit de se sentir triste, en colère ou autre face à une situation. Cela ne veut pas dire qu’il n’accédera pas à notre demande. Mais que pour y accéder, il a d’abord besoin d’être reconnu dans sa souffrance. Reformuler ses ressentis pour valider son émotion est crucial. L’enfant ne peut pas toujours tout faire comme il l’entend mais il a toujours besoin d’être entendu et compris.
Au lieu de « tu te plains tout le temps et tu pleures pour mettre ton manteau au lieu de le faire », on dira plutôt » Je vois bien que se presser le matin n’est pas drôle pour toi et que tu voudrais prendre ton temps. »
Parler de nous:
Stimuler l’empathie de l’enfant en lui parlant de nous, l’aide à comprendre l’impact de ses actions. De même que nous le prenons en compte, il apprend ainsi à nous prendre en compte. On utilisera alors les « message JE ».
Au lieu de « Tu traînes pour mettre tes chaussures et tu as oublié ton manteau en plus », on dira » J’ai besoin qu’on se dépêche ce matin car j’ai peur d’être en retard à mon rendez vous »
Le message TU à l’inverse, va agresser l’enfant et ne lui donnera pas envie de nous aider.
Parler de nous et de nos expériences fonctionnent aussi très bien. Chez nous quand mes filles s’accrochent entre elles, je discute avec elles de ce que je ressentais petite quand j’étais dans la même situation. A lieu de « arrêter d’hurler et de vous arracher les jeux des mains », je lui dis par exemple » quand j’étais enfant et que mon frère me piquait mon jeu, ça me mettait très en colère, j’avais envie d’hurler et de le taper moi aussi. » Et une fois à froid, on discute de comment faire autrement.
Discuter à froid grâce au temps de pause: https://mamanbienveillante.fr/le-temps-de-pause/
Voilà les astuces qui marchent chez nous. Et qui parfois ne fonctionnent pas aussi. 😉 Il n’existe pas une solution miracle qui marche à 100%, et c’est bien dommage! Tout l’art d’être parent c’est de tâtonner et de chercher ce qui nous va, et ce qui leur va, ce jour là, à ce moment là, dans ces conditions là!
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Stéphanie Saincy.