Pleurer fait du bien!

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En éducation bienveillante, on sait que l’enfant ne doit pas pleurer seul, mais souvent on oublie ou on mélange et on finit par croire que l’enfant ne doit pas pleurer. Et pourtant les pleurs sont utiles!

 

« La sécrétion de larmes sert de soulagement à la souffrance. Et plus les sanglots sont violents ou hystériques, plus grand est soulagement. »      Charles Darwin.

Ça titille déjà ce sujet non? Quel parent souhaite voir son enfant pleurer? Quel parent trouve cela facile d’entendre son enfant pleurer? Moi pas en tout cas. Ou pas toujours. Mais j’apprends! Pourquoi pleurer est nécessaire?

Avant que vous ne vous alarmiez, je veux bien repréciser, il N’EST PAS QUESTION DE LAISSER PLEURER UN BEBE OU UN ENFANT SEUL! Je vais vous parler ici de la nécessité de pleurer, de son rôle et de pourquoi la diversion, si pratique n’est pas toujours souhaitable.

1. L’importance de répondre aux pleurs.

Lorsque l’enfant ou le bébé pleure, il nous dit quelque chose. Bien avant la parole, les pleurs sont le moyen de communiquer. Alors oui, ce serait plus simple s’il arrivait avec le langage et la gestion de ses émotions, pourtant ce n’est pas le cas! L’enfant qui pleure, nous parle, à sa façon. Que se passe-t-il dans sa tête alors si nous l’ignorons? Si nous ne nous donnons pas la peine de nous déplacer pour aller voir de quoi il a besoin? Pour aller l’écouter nous compter ses misères? Quand un ami vous parle en pleurant, vous écoutez? Pourquoi pas votre enfant? Et si vous pleurez et que personne dans la pièce ne vous regarde, que vous dites vous? Je pense que, moi, je me dirais que je ne compte pas, que je n’ai pas assez de valeur pour qu’on s’occupe de moi, qu’on ne daigne pas s’intéresser à moi car je ne vaux rien. Et bien, les bébés et les enfants sont pareils. Ils ont besoin de savoir qu’ils comptent, non pas pour manipuler mais car se sont des êtres sociaux et qu’ils existent en lien avec l’autre et aussi car ils sont dépendants de nous. DÉPENDANTS, ils ont besoin de nous. Si nous n’écoutons pas leur pleurs, ils vont juste en conclure qu’ils n’ont pas d’impact, qu’ils sont impuissants, sans valeur. Ils deviendront passifs. Est cela que nous souhaitons qu’ils pensent? Tout ce qu’il comprend quand il pleure, pour nous faire part de ses besoins, c’est que l’on vient… ou pas…

Tomber dans l’extrême inverse et anticiper tous ses besoins n’est pas non plus souhaitable. S’il n’apprend pas à demander, comment fera-t-il plus tard quand il sera face à des personnes qui n’anticipent plus? Il deviendra aussi passif et impuissant, ne sachant même pas de quoi il a besoin ni comment le demander!

 

2. Les pleurs guérisseurs.

« On a observés qu’à peu près 1/3 des pleurs des nourrissons ne sont reliés à aucune cause apparente. »

« Le schéma cyclique des crises de larmes, auquel s’ajoute la détermination du nourrisson à pleurer tout son saoul, constitue pour moi une preuve convaincante que ces séances expriment un besoin intérieur de pleurer pour laisser échapper un trop plein de tension. » Brazelton.

Pour faire simple, comme je suis sure vous l’avez remarqué aussi, pleurer un bon coup, ça soulage. Ne vous sentez-vous pas ensuite plus légers? apaisés? Personnellement, moi si. Pleurer à grosses larmes quand on se l’autorise est libérateur, comme un gros cris, comme transpirer, comme rire un bon coup. Toutes les manifestations de notre corps, tout ce qui nous rend vivant et nous permet de libérer nos tensions nous aide à être plus léger. Ne dormez vous pas mieux après avoir pleurer? Ce gros sommeil bien lourd, la tête légère.

Il est prouvé scientifiquement que les larmes contiennent des produits biochimiques lié au stress, elles servent donc à nous libérer. Et à libérer les enfants.

3. Que faire alors face aux pleurs?

Vous avez remarqués comme parfois, le moindre prétexte est bon pour pleurer? Sorti de nulle part, tout devient une crise. Quelque chose sans queue ni tête. C’est le drame du verre bleu au lieu du verre jaune. L’enfant à ce moment là, n’a pas de problème avec son verre, il cherche un prétexte pour vider son sac, pour pleurer un bon coup. Si nous ne comprenons pas ça, et ce n’est pas toujours évident aux premiers, ni au centième, ne vous flagellez pas!, il va chouiner non stop, crier, être irritable. C’est bine le signe que cela doit sortir, d’une façon ou d’une autre, ça doit sortir. Et les pleurs sont le moyen de prédilection pour eux. Il s’agit alors de pleurs de décharge émotionnelle. Et là, nous avons « juste » à être présent à l’enfant. Pleurer c’est une mise à nu, le faire seul n’est pas libérateur car cela génère du stress et donc au lieu de les libérer, cela en rajoute une couche. Ils ont besoin de nous, de notre présence silencieuse et de notre amour. Le but lors de cette libération, n’est pas de donner quelque chose pour faire cesser les pleurs, ni le sein, ni la tétine, ni à manger, ni un jeux, ni une histoire, ni un doudou. Ça doit sortir, point. Avec ces pleurs, l’enfant vide son sac. Et repartira ensuite de plus belle. Tout léger, apaisé, serein. Ces pleurs peuvent être impressionnants, longs, surtout s’ils ont été longtemps refoulés, fréquents aussi au départ quand on les autorise enfin, ce qui peut nous amener à douter. Mais soyons surs que c’est mieux dehors que dedans. Ne les laissons pas avec ce « mal qui ronge », permettons leur de pleurer, et ne cherchons pas à taire ses pleurs libérateurs avec des diversions qui n’aident qu’à court terme.

Et puis au passage, pour accueillir leurs pleurs plus sereinement, penchons nous aussi sur nos pleurs à nous. Si leurs pleurs nous activent, regardons chez nous et demandons nous si nos pleurs à nous ont le droit d’exister et de sortir? Nous offrons nous ce cadeau si libérateur? Commençons par tester chez nous pour être ensuite convaincus qu’on est mieux après une bonne crise de larmes, accompagnée idéalement. 😉

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On chemine ensemble.

Stéphanie Saincy.

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