C’est fou comme nos interprétations sont sources de malheur ou de bonheur.
Finalement, ce ne sont pas tellement les choses qui nous arrivent qui vont définir notre niveau de bonheur mais bien la vision que nous en avons.
Qu’est ce que l’on se raconte dans notre tête et qui nous rend heureux, ou malheureux ?
Quand une de mes filles, ou un ami ou une amie, pleure et que je ne comprends pas d’où ça sort, c’est souvent la question qui me vient. Car souvent ce sont les histoires que l’on se raconte qui nous font souffrir. Notre interprétation, en fonction de l’humeur du moment, en fonction de notre fatigue, de la journée, de la veille, des rencontres faites, varie et génère des pensées parasites.
La même info, le même événement à un autre moment n’a pas forcément le même goût, la même intensité, la même saveur.
Quand les besoins de base ne sont pas satisfaits, par exemple la fatigue, notre jugement global est altéré. Difficile dans ces moments là de voir le verre à moitié plein. Et on a beau savoir que la pensée positive aide, que l’on attire ce en quoi l’on croit, que les visualisations aident… Parfois tu ne peux juste pas, parfois tu n’y arrives pas. Et c’est aussi ok d’être KO. De ne plus pouvoir rien faire. Juste ressentir et ne pas chasser la douleur, les questions, les doutes, les peurs. Juste être là.
Le seul risque dans ces situations là, c’est qu’on a vite fait de glisser. De mélanger son état physique et son état émotionnel. De faire l’amalgame. Comme dans nos journées sombres. De penser que ce que l’on ressent est si intense que cela durera éternellement. Hors tout passe, si l’on écoute.
A nous de choisir nos lunettes certes et parfois à nous aussi juste de respirer un grand coup. D’arrêter les scénarios en tout genre. Juste arrêter de penser.
D’arrêter de se raconter des histoires, à nous rendre triste, à nous faire pleurer.
Et puis pas toujours besoin d’histoires pour pleurer au final. Ça peut venir tout seul. Et comme m’a dit Melle 4 ans ce weekend, « ça me fait juste du bien de pleurer ». Bah c’est ok aussi ma jolie. Pleurer libère. Les nœuds qu’on se fait au cerveau beaucoup moins. Alors quand trop de pensées négatives nous assaillent, essayons de faire le vide. Pas besoin de développer une énergie phénoménale pour les remplacer par du positif juste on trouve une astuce pour chasser les pensées. Qu’on arrête de se raconter nos histoires qui nous rendent encore plus tristes et nous font voir encore plus le noir.
Ça consiste en quoi concrètement?
Avec mes filles, on pense aux coquelicots. Je vous en avais parlé ici déjà: https://mamanbienveillante.fr/lhistoire-du-coquelicot/
On les imagine danser avec la brise, sous le soleil, ou alors on chante, ou alors on pleure et on se concentre sur les larmes qui coulent mais en arrêtant les histoires et les films dramatiques qu’on se fait. Quand j’étais petite je me souviens que je serrais fort ma poupée et que je chantais le plus fort possible dans ma tête les chansons de Walt Disney. J’occupais l’espace noir de mes pensées et de mes peurs par du positif, ça m’évitait de dramatiser, de ruminer, de m’inquiéter encore plus.
Alors ça veut pas dire que c’est facile hein, d’arrêter cette machine infernale à créer du mélodrame mais c’est un entraînement. J’aime bien les méditations guidées des antisèches du bonheur, Jonathan Lehmann dit quelque chose sur ces pensées. Il dit que l’on ne garde que celles qui nous font du bien. Et j’adore cette idée. C’est tellement plus agréable. Et non, ça ne veut pas dire qu’on vit dans le monde des Bisounours, ça veut dire qu’on choisit ce que l’on souhaite retenir et où l’on souhaite de porter notre attention.
Pareil, parler de nos problèmes pour vider son sac peut faire du bien, quand la personne en face écoute et ne juge pas ni ne prend parti, ce qui est déjà rare en soit, mais souvent ça cristallise le problème. On passe un temps et une énergie folle à ruminer dessus.
Tu te dis quoi dans ta tête?
Avec mes filles, on discute beaucoup de ce qu’elles se racontent dans leurs têtes aussi. Car si les enfants perçoivent bien, ils interprètent mal et souvent cela est source de conflits, de tensions, d’irritabilité, de tristesse, de colère. Démêler le faux du vrai est alors indispensable pour qu’elles ne s’embrouillent pas en imaginant des choses qui n’existent pas. Les interprétations sont le fruit de leur imagination, donner les infos manquantes et vérifier les faits est alors aidant pour faire la part des choses et comprendre que ce qui rend triste à ce moment là, c’est juste une vue de l’esprit.
En coaching, on conseille un exercice super.
Quand quelque chose nous embête, on s’accorde 30min par jour pour y penser, à un moment clé et défini à l’avance et le reste du temps, on chasse cette pensée parasite. De toutes façons, on ne voit pas clair la tête dans le guidon.
Alors, et si on arrêtait de se raconter des histoires dans nos têtes et si on décidait de rester concentrer sur les faits, sur les choses palpables, sans interprétation possible ?
Et si on arrêtait d’être notre pire ennemi?
Chuuuut, reposons nos cerveaux, tout va bien.
Stéphanie Saincy.