Melle 19 mois, est en plein dedans…
Alors on laisse faire? Quel intérêt pour eux de dire non? Comment ne pas cristalliser le problème?
Vers 18 mois, l’enfant va commencer à rentrer en opposition. Il se détache peu à peu pour exister en tant que personne. Laisser l’enfant nous dire non, c’est accepter qu’il n’est pas un prolongement de nous et bien une personne à part entière. Épuisant? Sûrement pour nous, au départ au moins, quand on aimerait que tout aille vite et comme on veut. Nécessaire pour eux? Absolument.
L’enfant va construire progressivement son identité. Il prendra position pour savoir ce qu’il veut ou pas, ce qui est bon pour lui ou pas. Il changera d’avis, non pour nous faire enrager, juste car il en aura la possibilité. En quoi ce choix l’aide? Il va apprendre à se connaitre, à se faire confiance, à mesurer l’impact d’un choix plus qu’un autre.
L’enfant qu’on ne laisse pas nous dire non, va juste pousser sa voix encore plus fort. Son besoin d’exister par lui-même est un processus naturel. Nos enfants sont faits pour évoluer sans nous, quand le temps sera venu. Et cette phase du non est donc nécessaire et un passage obligé. Alors oui, la vie continue et nous avons des obligations. Comment faire pour le laisser être libre de dire non et aussi avancer dans la journée? Lui proposer des choix est une soupape, un espace de liberté pour lui, parmi les obligations du notre emploi du temps.
Parfois, ils ont aussi juste besoin de dire non, pour pouvoir dire oui ensuite. En lui donnant des ordres, nous lui enlevons sa capacité d’agir pour lui. A l’inverse, lui offrir des choix lui permet d’être acteur et de se sentir considéré, valorisé. Face à un ordre, nous aussi en tant qu’adulte nous avons envie de RÉAGIR. Face aux choix, nous pouvons AGIR, et c’est là tout la différence.
Quand on oblige l’enfant, il a l’impression que nous ne voulons pas qu’il existe, que nous ne voulons pas qu’il soit lui-même. Or, le but de l’éducation est bien d’en faire des adultes épanouis et capables d’agir pour eux non ? En l’empêchant de dire non, de participer à des choix, nous l’empêchons de mobiliser son cerveau frontal, celui qui lui permet de penser, de décider, d’anticiper, de prévoir… de devenir responsable et autonome.
L’enfant a juste besoin de vérifier « je ne suis pas toi, j’ai le droit d’être moi ». L’opposition s’installera encore plus fort si nous lui refusons cette différenciation.
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Stéphanie Saincy.